La modalisation : L'expression de la subjectivité

   La présence de l'émetteur dans son énoncé ne se manifeste pas seulement par les pronoms et déterminants de la 1ère personne (je, nous, mon, notre...). En effet, l'émetteur peut aussi manifester sa subjectivité, en indiquant par des indices ses sentiments, son avis ou son degré de certitude par rapport à ce qu'il dit, même dans un texte à la 3ème personne. On appelle modalisation l'ensemble de ces indices qui marque la présence de ce locuteur par un commentaire.

Le commentaire peut porter sur la probabilité (Il évalue alors le degré de vérité, de certitude de l'énoncé : celui-ci peut-être probable, obligatoire, certain, possible...), comme il peut être appréciatif ou affectif (il exprime alors le jugement, favorable ou défavorable de l'énonciateur.

Les phrases « elle a eu un accident » et « Il se peut qu’elle ait eu un accident » n’auront pas le même impact sur la personne qui entendra ces paroles.

Ex. « elle a eu un accident » (phrase non modalisée)

Ex. « Il se peut qu’elle ait eu un accident » (phrase modalisée)

Pour cela, la langue française dispose de plusieurs outils :

 

•Les verbes de jugement, d'obligation, de volonté, de sentiment, de permission, d'opinion, d'état : prétendre, affirmer, ignorer, croire, estimer, sembler, paraître, imaginer, insinuer, souligner, soutenir, jurer, certifier, croire,penser, assurer, espérer, aimer, adorer, détester etc ; et les verbes modaux (pouvoir, devoir, vouloir…)

Ex.  Ali prétend qu’il m’a rendu son devoir la semaine dernière.

Ex. Je pense qu’il a été retenu.

Ex. Cela paraît fou.

Ex. J'ai adoré ce livre.

Ex. Il doit être midi. Cette ville paraît petite.

Ex. Il se peut qu’il soit malade.

 

•Les expressions : à mon avis, pour ma part, à mon sens,si vous en êtes d'accord, selon des sources, d'après Monsieur X, à l'en croire …) 

Ex. Ce n'est pas, à mon avis, la meilleure solution.

 

•Les temps : futur antérieur (supposition), conditionnel (hypothèse, incertitude)

Ex. Il est en retard. Il aura raté son train.

Ex. Il serait innocent de ce crime abominable.

 

•Les adverbes et les locutions adverbiales: peut-être, sans doute, probablement, sûrement, certainement, évidemment, vraiment, bien sûr, assurément, forcément, apparemment, à l'évidence, hélas, heureusement, malheureusement, par bonheur, par chance,à ma grande surprise…)
Ex. Il a peut-être oublié son rendez-vous.

Ex. C’est vraiment le plus beau voyage que j’ai jamais fait.

Ex. Il a mangé des champignons sans doute vénéneux.

 

•Le lexique : GN ou adjectifs mélioratifs (= positif) ou péjoratifs (= négatif): inadmissible, formidable...

Ex. Ce livre est un chef-d’œuvre.

Certains suffixes comme  « -ard »  ou « -âtre »  ……………….

Ex. un vasejaunâtre(péjoratif) – un chauffard (péjoratif)…

•Les figures de style : Comparaisons et métaphores, antiphrase, ironie...
Ex. Il écrit comme un chat. (comparaison)

Ex. Cette ville est un enfer. (métaphore).

Ex. Tu as eu 5/20 ? Félicitation! (antiphrase)

 

•Les degrésde l’adjectif : les comparatifs, les superlatifs : (plus…que, aussi…que, moins…que, le plus...) et les adverbes d'intensité (trop, très, pas assez, etc.) ;

Ex. La ville est plus belle encore que je ne le pensais.

Ex. C’est la plus belle ville que j’ai jamais vue ! Elle est très riche.

 

•Les types de phrase (exclamative, interrogative) :

Ex. Quelle aventure ! (émotion),

Ex. Tu ne veux pas que j'aille à la piscine avec vous ? (indignation)

 

•La typographie spéciale : gras, capitale, italique

Ex. Il est en retard... TRES en retard ! (exaspération)

N.B

-Un énoncé est objectif quand l’énonciateur ne laisse transparaître aucune trace de son opinion.

-Un énoncé est subjectif quand l’énonciateur y introduit des éléments qui indiquent sa présence ou son opinion.