Les figures de style
Les figures de style sont des procédés qui visent à rendre un énoncé plus expressif.
A. Les figures de rapprochement :
I. La comparaison : elle consiste à rapprocher deux éléments, un comparé et un comparant, pour en souligner les ressemblances ou les différences. Le rapprochement des deux termes se fait au moyen d’un outil de comparaison.
La lampe
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brille
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comme
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une étoile
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le comparé
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le point commun
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l'outil de comparaison
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le comparant
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Ex. : « Les dauphins (le comparé) sautent comme (outil de comparaison) des carpes (le comparant) ».
Ex. : « Il est rusé comme un renard ».
Ex. : « Son sourire est pareil à l'éclat du soleil ».
Ex. : « Des rayons de soleil surgissent des nuages telles des flèches étincelantes ».
Ex. : « Cette vieille femme avait la peau ridée comme un éléphant ».
II. La métaphore : comme la comparaison, elle rapproche deux éléments, mais sans les relier par un outil de comparaison.
Ex. : « La terre est un vaste atelier où on ne chôme jamais ».
Dans la métaphore, la comparaison se fait dans l'esprit du lecteur et non dans les termes de l'énoncé. Au lieu de dire : « Il est fort comme un boeuf » (comparaison), on dira : « C'est un boeuf ».
Ex. : « Le cristal de l'eau ».= la pureté de l'eau. L'eau est claire comme le cristal
Ex. : « Le lieutenant aboya un ordre ». Aboya introduit un rapport d'analogie entre lieutenant et un chien.= rage, brutalité, animalité.
-Dans la métaphore annoncée, le comparé et le comparant sont rassemblés dans un même énoncé sans terme de comparaison.
Ex. : « Un gros serpent de fumée noire ».
Un gros serpent
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de
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fumée noire
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le comparant
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le comparé
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ØDans la métaphore directe, seul le comparant est exprimé.
Ex. : « J’aime bien lézarder ».Le comparé A est remplacé par le comparant B
Se chauffer au soleil
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Aimer le soleil - Rester immobile
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Lézarder
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Le comparé A
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Signification commune
Qui permettent la métaphore
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Le comparant B
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-La métaphore filée est une suite de métaphores sur le même thème
Ex. : « Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse ? » (Charles Baudelaire)
III. La personnification : c’est la représentation d’une chose ou d’un animal sous une forme humaine.
Exemple : « Le vent mugissait dans les branches et hurlait sous les portes ».
B. Les figures de remplacement :
I. La métonymie : cette figure consiste à désigner un être ou un objet par un autre être ou objet qui a un rapport avec lui.
Ex : « boire un verre » = le contenant désigne le contenu.
Ex : « Tout Paris accourut ». = Le nom de la ville désigne l’ensemble des habitants.
Ex : « C'est un émissaire du Vatican » = un émissaire du pape.
Ex : « Socrate a bu la mort » = le verre de poison qui le fera mourir.
Ex : « C'est une bonne raquette » = un bon joueur de tennis.
II. La périphrase : on emploie une expression au lieu d’un seul mot pour désigner un être ou un objet.
Ex : « Le pays des Cèdres » = pour parler du Liban.
Ex : « Obéis au créateur de l'univers ». =Dieu.
Ex : « la ville ocre » = Marrakech.
III. L’euphémisme : on emploie à la place d’un mot, jugé brutal, un autre mot, au sens atténué.
Ex : « Il n’est plus tout jeune » = il est vieux.
Ex : « Il nous a quittés » = Il est mort.
Ex : « Les non-voyants » = les aveugles.
Ex : « Les pays en voie de développement » = Les pays sous-développés.
Ex : « Rendre le dernier soupir » = mourir.
IV. La litote : on dit peu, pour en exprimer davantage, souvent en utilisant une forme négative.
Ex : « Ce n’est pas mal » = c’est très bien.
Ex : «Va, je ne te hais point» = je t’aime toujours.
Ex : « Cet élève n'est pas bête » =intelligent.
C. Les figures d'insistance :
I. L’anaphore : on répète un mot ou une expression au début de plusieurs vers ou phrases.
Ex : « Que tu es belle, ma bien-aimée,
Que tu es belle ! Cantique des Cantiques »
Ex : « Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade ».
II. L’hyperbole : on emploie des termes exagérés pour frapper l’imagination du destinataire.
Ex : « Il est mort de rire ».
Ex : « Je meurs de soif, de faim».
Ex : « Il a réalisé un travail titanesque ».
Ex : « Elle a versé un torrent de larmes ».
III. La gradation : on fait se suivre dans une même phrase ou un même vers des termes de plus en plus forts.
Ex : « Va, cours, vole et nous venge ! »
Ex : « Il y avait des dizaines, des centaines, des milliers de cadavres qui gisaient par terre ».
Ex : « Je marchais, je courais, je volais ».
Ex : « Elle étouffa un cri, trembla et perdit conscience ».
Ex : « L’homme semblait grand, immense, gigantesque ».
IV. L’énumération : Succession de termes ou de groupes de mots qui donne une impression de quantité ou de grandeur.
Exemple : « Adieu veaux, vaches, cochons, couvées ».
D. Les figures d'opposition :
I. L’oxymore : on rapproche deux termes de sens contradictoires dans un même groupe de mots.
Ex : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles ».
Ex : « Il faisait un silence assourdissant ».
Ex : « La pauvre riche héritière était malheureuse ».
Ex : « le noir soleil de la mélancolie ».
Ex : « C’était un mort-vivant »
Ex : « Elle se hâte avec lenteur ». La fontaine
Ex : «la pluie stérile» Mallarmé
II. L’antithèse : on rapproche dans une même phrase deux idées opposées.
Ex : « N’est-ce pas toi qui pleures et Méduse qui rit ? »
Ex : « A père avare, fils prodigue »
Ex : « Tu as choisi la vie, moi la mort »
Ex : «Quand je suis tout de feu, d’où me vient cette glace» ?
Ex : «Le Canada est le paradis de l’homme d’affaires, c’est l’enfer de l’homme de lettres»
Ex : « Joyeux, j'ai vingt-cinq ans, triste, j'en ai soixante » Victor Hugo
Ex : « Un homme noir monté sur un cheval blanc ».
Ex : « J’ai le mauvais rôle et tu as le bon » Anouilh, Antigone
III. L’antiphrase : C’est le fait d’exprimer le contraire de ce que l’on pense par ironie, sans laisser aucun doute sur sa véritable opinion.
Exemple : « Ah ! C’est du joli ! C’est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! » Anouilh, Antigone
Ex : « J’adore ta nouvelle coupe de cheveux ! »= je la trouve horrible.
Ex : « Il a écrit deux vers. C'est un grand poète ! ».
Ex : « Tu as eu 5/20. Bravo ! ».
Ex : « Quel courage ! » = peut en fait dénoncer la lâcheté de quelqu'un.