Jean Anouilh, Antigone (1944)
Au lever du rideau, le Prologue présente au public les personnages qui vont interpréter la pièce en décrivant à grands traits leur caractère ; ils sont onze en tout qui s’éclipsent au fur et mesure pour laisser la scène vide. La tragédie peut commencer.
La nourrice, scandalisée, surprend Antigone qui au petit matin rentre subrepticement au palais. La jeune fille rassure la vieille femme et inquiète sa sœur Ismène par sa détermination, d'aller enterrer leur frère Polynice mort dans un combat fratricide contre Etéocle, et cela, malgré l’interdiction de Créon qui promet la mort à celui qui enfreindrait ses ordres. Après s'être réconfortée auprès de la nourrice, Antigone reçoit son fiancé Hémon, fils ce Créon et d’Eurydice, et lui annonce, après lui avoir fait jurer de ne pas la questionner, qu’elle ne pourra pas l’épouser. A Ismène revenue, Antigone avoue alors qu’elle est allée, pendant la nue enterrer son frère. Les deux jeunes filles une fois sorties, arrivent Créon et un garde. Ce dernier annonce à Créon que quelqu’un a recouvert le cadavre de terre. Dans un premier mouvement, Créon, en voulant garder la chose secrète, tente d'éviter le scandale. Arrive alors le chœur qui entame des réflexions sur la tragédie, puis Antigone, menottes aux poignets qui vient de se faire surprendre par les gardes en train de terminer son travail de la nuit. Créon, de retour, découvre, stupéfait, une Antigone dans les fers et qui avoue son crime. Suit une longue entrevue pendant laquelle Créon va tout tenter pour sauver Antigone : successivement, il cherchera à étouffer l’affaire mais Antigone affirme vouloir recommencer ; à minimiser ce qu'il considère comme une étourderie d’enfant , mais Antigone oppose qu’elle a agi en toute connaissance et en toute lucidité ; à lui prouver que les rites imposés par les dieux ne signifient plus grand-chose, mais Antigone lui rétorque qu’elle ne l’a fait que pour elle, affirmant sa propre liberté ; à lui expliquer comment on gouverne un Etat et les raisons qui président aux choix, mais alors Antigone fait la sourde oreille ; à lui montrer enfin, en lui dévoilant toute l’histoire, l’indignité des deux frères. Cette fois Antigone est prête à céder quand Créon, voulant parfaire sa victoire a un mot de trop, un mot malheureux, celui de « bonheur ». Antigone alors se rebiffe et ne sortira plus de sa logique butée, même devant sa sœur Ismène revenue et qui demande aussi la palme du martyre. Créon, excédé par les provocations et les insolences d'Antigone, finit par appeler ses gardes. Le chœur fait alors, des reproches à Créon qui doit aussi faire face à la révolte désespéré d’Hémon. On verra encore Antigone dicter à un garde une lettre pour Hémon, dans laquelle elle avoue ne plus savoir pourquoi elle meurt. On vient la chercher pour l'exécution de la sentence. C'est le messager qui racontera sa mort. Enterrée vivante dans un tombeau, Antigone, au lieu d'attendre la mort, a choisi de se pendre et Hémon, qui l’avait, accompagnée s'est jeté sur son épée. A l’annonce de la mort de son fils, Eurydice. En silence, s’est aussi tranquillement coupé la gorge. Créon, resté seul avec son petit page, se rend au Conseil pendant que les gardes continuent à jouer aux cartes.
Résumé tiré de De Beaumarchais (J.-P.), Couty (D.), Dictionnaire des Grandes Œuvres de la littérature française, Paris, Larousse-Bordas, 1997, p.59.