L’incipit

 

L’incipit désigne le début d’un roman. Il est de longueur variable et peut ne durer que quelques phrases, mais peut aussi concerner plusieurs pages.

Il définit le genre du roman (roman épistolaire, roman réaliste…) et les choix de narration (point de vue, vocabulaire, registre de langue…) de l’auteur. Il crée un monde fictif en donnant des informations sur les personnages, le lieu, le temps et répond aux questions : où ? Quand ? Qui ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?

L’incipit doit accrocher et séduire le lecteur et lui permettre de rentrer dans l’histoire en présentant un événement important, ou une scène secondaire qui va éclairer certains aspects de l’intrigue.

Par opposition à l’incipit, l’excipit est la fin d’un chapitre, d’un ouvrage. Là aussi la longueur varie : les derniers paragraphes, les dernières phrases…

 

La Boîte à Merveilles est un récit rétrospectif qui débute par un déséquilibre psychologique
et existentiel du héros. Le narrateur tente, en remontant aux jours écoulés, de mettre le doigt sur les sources de cette solitude qui l’écrase « je songe à ma solitude et j’en sens tout le poids. Ma solitude ne date pas d’hier » (incipit du roman).
En effet, dès sa première enfance, et précisément à l’âge de six ans, l’enfant n’arrive pas à établir un pont de communication avec l’entourage immédiat (la famille) et le milieu social où il progresse (l’école, le voisinage, la rue). Cette situation de manque et de conflit déconcerte l’enfant et le pousse à trouver dans un autre univers les sources de compensation et d’intégrité intérieure. Il guette un moineau mais « le moineau ne vient jamais ». Il veut en faire son compagnon, uniquement son compagnon ! Cet échec aggrave la situation de l’enfant et le voue à la quête d’un refuge. C’est la boîte à merveilles qui offre alors à l’enfant la matière propre à son alchimie ésotérique et son penchant pour le rêve.
Comme l’incipit (le début du roman), l’excipit (la fin du roman) accentue le poids de la solitude et indique que « la boite à merveilles » est en même temps le point de départ et le point d’arrivée : elle est un refuge et une source d’élévation (évasion) et d’épanouissement.

 

LES DECLENCHEURS DU RECIT

L'équilibre initial coïncide dans la Boîte à merveilles avec une prise de conscience d'une carence, d'un manque (…moi, je ne dors pas. Je songe à ma solitude et j’en sens tout le poids) et se transforme en rupture.

La nuit et le poids de la solitude déclenchent le récit. Le narrateur (l’adulte) se penche sur son passé à la recherche de réponses possibles (Ma solitude ne date pas d’hier….P3.) ou de réconfort (pour égayer ma solitude, pour me prouver que je ne suis pas mort. P6).

L’enquête se construira sur la mémoire fabuleuse héritée de l’enfant de six ans. (Cire fraîche...les moindres événements s’y gravaient en images ineffaçables…cet album…P6.)

Les outils de l’enquêteur sont donc les images d’un album. Portraits et paysages se succéderont au fur et à mesure qu’il en tournera les pages. L’abondance de l’imparfait est justifiée par la dominance du descriptif. La nostalgie orne le récit de couleurs, de parfums et de tendresse, la perception de l’enfant l’entraîne dans le monde du merveilleux et de la magie.

Date de dernière mise à jour : 09/06/2023

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