Le réalisme :
1- Origine-période :
Le terme apparaît dans les années 1840 et qualifie tout d’abord de façon péjorative les œuvres de Gustave Courbet par lequel le mouvement a débuté et dont les œuvres représentent une réalité banale et peu esthétique. Mais le réalisme ne se constitue véritablement en tant que mouvement qu’entre 1850 et 1870.
Il ne s’agit pas d’une tendance isolée mais d’un mouvement en relation avec l’évolution des mentalités et de la société : la révolution industrielle, l’émergence d’une classe nouvelle, celle des ouvriers etc. sont autant de nouvelles sources d’inspiration pour les artistes. Par ailleurs la photographie, stricte reproduction du réel, a aussi une influence importante et laisse penser que l’on peut donner une image exacte du réel.
2- Caractéristiques :
Il puise ses thèmes dans le quotidien, dans l’observation du monde contemporain aussi bien socialement qu’historiquement et s’intéresse à ce qui juste là n’était considéré comme artistique : le monde ouvrier, les paysans, les bas fonds des villes, la prostitution entre autres. Aux yeux des réalistes tout est digne d’être dit, leur regard se veut objectif et ils ont le désir d’imiter le réel et d’en rendre compte tel quel. Le réalisme rejette le romantisme.
3- Méthodes de travail :
Ce souci de réel nécessite un travail non seulement d’observation mais aussi de documentation, il faut aller voir sur place, et s’informer auprès des médecins ce que font Maupassant et Flaubert en fréquentant les milieux médicaux.
4- Les principaux auteurs
Flaubert : Madame Bovary (1857)
Champfleury : les Bourgeois de Molinchart (1855)
Balzac : le père Goriot (1835)
Stendhal : Le rouge et le noir (1830), il est théoriquement le père du réalisme.
Maupassant : Bel-Ami, Une Vie, Pierre et Jean
Le réalisme se manifeste principalement en littérature dans le roman, mais celui-ci est aussi présent en poésie dans les œuvres de Banville, de Leconte de Lisle ainsi qu’au théâtre chez Eugène Scribe, Augier, Dumas-fils et Pailleron.
5- Gustave Courbet, un enterrement à Ornans :
Ce tableau de Gustave Courbet fut peint entre 1849 et 1850. On reprocha à Courbet de peindre le « laid », « le trivial » et « l’ignoble ». A ces critiques, Courbet répond : "Je n'ai jamais eu d'autres maîtres en peinture que la nature et la tradition, que le public et le travail." C'est la définition de ce nouveau courant dont il est devenu en 1847 le chef de file : le Réalisme, que son ami journaliste Champfleury a propagé. Cette œuvre suscite donc un scandale mais impressionne tout de même Ingres et Delacroix. Lors d’une conférence à Anvers Courbet, lui-même ; la définit comme « l’enterrement du romantisme ».
Dans la campagne un cortège de personnages assiste à un enterrement, qui se déroule à Ornans comme indiqué par le titre. Les ecclésiastiques sont à gauche, les femmes à droite et les hommes au centre. Cette précision avoisine la caricature. Le premier homme à gauche est le grand-père maternel du peintre, Oudot, décédé en 1848. Sous la croix, vétu de noir l’abbé Bonet prononce l’oraison. Au centre en haut, l’ami Urbain Cuenot observe les spectateurs. À droit les trois sœurs de l’artiste suivent la cérémonie, en se tenant derrière l’homme aux bas bleus, et la mère, qui tient la main de la petite fille.