La structure du récit fantastique (La grille du fantastique)
Le récit sera souvent mené par un « je » qui relate sous forme de chronique ou de reportage, ou à distance des évènements. Mais le récit peut être rapporté également en « il » par un « je » narrateur-témoin, ou même plus rarement en « il », sans « je »-narrateur exprimé. Il faut aussi souligner l’importance des non-personnes décrites de manière vague : il, cela, on, lui, la chose… Dans l’écriture, la description joue un rôle essentiel, pour les lieux comme pour les personnages et leur comportement.
1. L’introduction
Le récit fantastique débute comme un récit ordinaire par une histoire banale, un décor réaliste et des faits ordinaires. Le héros n’a rien de particulier, il vit une situation qui n’a rien d’exceptionnel dans un milieu tout à fait habituel. Dans cette ambiance naturelle, tout est prêt pour que, discrètement, un ou plusieurs événements insolites surviennent. Ils vont presque passer inaperçus. Ils ne font pas encore peur.
Certains détails peuvent permettre de situer l’époque à laquelle l’histoire se déroule.
2. L’avertissement
L’avertissement est le début de l’action fantastique. Le héros est confronté à un évènement étrange et inquiétant qui ne peut être expliqué par les lois naturelles.
C’est pour ces raisons que le héros se pose des questions, hésite, doute sur ce qui lui arrive. Il cherche d’abord une explication rationnelle ensuite mais il admet parfois inconsciemment que l’explication appartient au domaine du surnaturel. Il ne peut choisir entre les deux explications.
L’avertissement se présente souvent comme un interdit : quelque chose ou quelqu’un le prévient d’un danger et l’avertit de ne pas poursuivre ce qu’il veut entreprendre. Mais le héros est souvent tenté.
3. La transgression
Les événements se précipitent.
Le héros succombe donc à la tentation, il fait une transgression à l’interdit. Il n’a pas tenu compte de l’avertissement. Il est allé au-delà. Il ne maîtrise plus la situation.
4. L’aventure
Suite à la transgression, le héros se trouve entraîné dans une aventure. D’autres évènements fantastiques et inexplicables se produisent. Parfois, le héros vit des évènements tout à fait rationnels mais ceux-ci ont un rapport avec l’évènement fantastique qui lui est arrivé.
L’aventure tourne à l’étrange, au cauchemar. Tout ceci met le héros, qui affronte des forces surnaturelles, dans une situation angoissante.
5. La peur
Au fur et à mesure des événements bizarres surviennent, la peur s’installe. Elle saisit le héros brutalement et de plus en plus fort, jusqu’au sommet. Le héros tente de se raisonner mais finit par se laisser envahir par la panique.
6. La conclusion
La conclusion marque la fin de l’évènement fantastique. Le mystère et le malaise demeurent. Le héros et le lecteur sont dans l’incapacité de choisir entre une explication naturelle ou surnaturelle des faits, d’autant que le surnaturel laisse parfois des traces visibles de son passage.
Remarque : tous ces traits ne sont bien sûr pas présents dans chaque récit fantastique, mais ils sont cependant observables dès les premiers textes du genre comme dans ce qu’on a appelé le « nouveau fantastique ».