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                     Les personnages de « La Vénus d’Ille » 

Monsieur de Peyrehorade :

Monsieur de Peyrehorade est un homme riche : il possède la plus belle maison d'Ille, et un domaine agricole qui lui permet de subvenir largement à ses besoins. C'est un bourgeois provincial fortuné, qui porte des « bas de soie » et se poudre, à l'ancienne mode. Il est marié et a un fils Alphonse.

Monsieur de Peyrehorade est un homme dont les forces ont été affaiblies par l'âge : « Il n'a guère plus de force qu'un poulet », affirme le guide. Cependant, il est toujours actif, toujours en mouvement. Sa manière de parler est pleine de vie « Allons, debout, Parisien ! Voilà bien mes paresseux de la capitale ! Il est huit heures, et encore au lit ! ». Son nez rouge lui donne un air jovial et ses petits yeux pétillent de vivacité.

Toujours gai, joyeux, bon vivant, il aime plaisanter de tout, mais son humour n'est pas très fin. Très hospitalier, il reçoit son hôte venu de Paris chaleureusement, avec beaucoup de générosité. Il a pourtant peur de ne pas être à la hauteur de ce que peut attendre un parisien. En même temps, il est très fier du patrimoine de sa région.

Amateur d'antiquités, il admire sa statue de Vénus au point qu'il ne regretterait pas qu'elle lui casse la jambe. Il la considère comme un trésor, comme une vraie déesse : c'est une obsession, il ne rêve que d'elle. Son ambition principale est de publier un article scientifique « un mémoire » sur la statue. Mais ses connaissances, même s'il connaît bien le latin, ne sont pas assez approfondies, et le narrateur rit de lui, le trouvant entêté et prétentieux.

Après la mort de son fils, Monsieur de Peyrehorade est complètement transformé, physiquement et moralement : il est devenu un « pauvre vieillard ». Il a perdu ce qui faisait ses raisons de vivre : son fils et son intérêt pour la statue.

Madame de Peyrehorade :

Madame de Peyrehorade est âgée d’une cinquantaine d’années; son allure n’est pas très élégante, comme la plupart des Catalanes qui sont, à cet âge-là, souvent dodues et grosses. Elle est mère d’un jeune homme de vingt six ans.

Madame de Peyrehorade n’a pas besoin de travailler puisque son mari possède une petite fortune. Les gens envient leur maison car c’est la plus belle d’Ille. Elle n’est pas très instruite et est ignorante de l’art. C’est une femme assez effacée, mais qui n’hésite pas à donner son avis quand elle trouve que c’est important. Elle tient à entretenir sa bonne image dans le pays. Madame de Peyrehorade est avant tout une bonne ménagère : elle est très occupée par la cuisine. Elle se soucie de ses invités, ce qui prouve qu’elle est prévenante. C’est «une provinciale renforcée», selon le narrateur.

Cette femme est très croyante, superstitieuse, et elle pense que le malheur provient de la Vénus. C’est pour cela qu’elle veut faire fondre la statue en cloche pour l’église.

Monsieur Alphonse :

Issu d'une famille riche, monsieur Alphonse est habitué à vivre dans l'aisance. C'est l'unique fils et le seul héritier de monsieur de Peyrehorade.

C'est un grand jeune homme de vingt six ans, « à la physionomie belle et régulière ». « Sa taille et ses formes athlétiques justifient bien la réputation d'infatigable joueur de paume qu'on lui fait dans le pays ». Il s’habille toujours avec élégance, en suivant de très près les derniers numéros des journaux de mode. Il attache beaucoup d'importance à son aspect physique, même si sa tenue l'empêche de bouger à l'aise. Ses mains « grosses et halées, ses ongles courts » contrastent avec son costume : le narrateur le compare à un laboureur. Il n'est pas très cultivé, ne sachant que très peu de latin.

Il est égoïste, il aime la vie facile, il aime se faire plaisir (il parle surtout de la mode, est très fier de ses chevaux de course…). Il pense d'ailleurs que la ville de Paris est beaucoup plus attractive que sa campagne natale, car on s'y amuse mieux. Monsieur Alphonse ne s'intéresse que très peu aux autres. L'argent passe avant sa future épouse : il veut se marier avec elle uniquement pour ce qu'elle possède. Il n'a pas beaucoup de délicatesse car l'anneau qu'il va offrir à sa future épouse est le cadeau d'une ancienne conquête de Paris.

Il ne bouge pas beaucoup, sauf quand il s'agit de ce qui le passionne le plus : le jeu de paume. C'est un excellent joueur, sûr de gagner quand il dispute une partie, capable d'ajourner son mariage pour conserver l'honneur du pays. C'est le seul moment où le narrateur le trouve « vraiment beau ». Peu modeste, alors il est capable de se montrer arrogant envers son adversaire vaincu.

Mais quand il se trouve en position de faiblesse, (lorsqu'il pense que la statue de Vénus a serré le doigt sur l'anneau pour faire de lui son mari) il se tourne vers le narrateur, n'ose pas affronter la situation et préfère boire trop de vieux vin de Collioure.

Mademoiselle de Puygarrig :

Mademoiselle de Puygarrig est âgée de dix-huit ans. Elle a été élevée par une tante qui lui a servi de mère, qu'elle va quitter pour se marier dans « un torrent de larmes ». Elle est riche. Le narrateur est peiné à l'idée que cette femme douce et gracieuse ne soit recherchée par les hommes que pour sa dot...

C'est une jeune fille belle et séduisante : « sa taille souple et délicate contrastait avec les formes osseuses de son robuste fiancé ». Elle a été bien éduquée et sait se tenir en société, avec « modestie » et un « naturel parfait » ; même si elle rougit beaucoup aux mauvaises plaisanteries qu'on lui fait lors de son mariage, elle réagit sans gaucherie. Son « air de bonté » s'accompagne d'une « légère teinte de malice ».

Après la mort de son mari, elle pousse de terribles cris en proie à d'horribles convulsions, elle se débat à tel point qu'on ne peut à peine la maîtriser. Après les évènements de sa nuit de noce, elle est, d'après le procureur du roi, folle…

Le narrateur

Archéologue parisien, il n'est jamais nommé dans le récit. Il est accueilli très cordialement par M. de Peyrehorade, antiquaire à Ille, mais il ne peut s'empêcher de regarder " ces honnêtes provinciaux" avec une certaine condescendance. Alors qu'il souhaitait simplement satisfaire sa passion pour l'archéologie, le narrateur se retrouve, malgré lui, plongé au cœur d'un drame.

La Vénus d’Ille : cette statue antique est ambiguë car elle est présentée non pas comme un objet d’art mais comme une femme vivante.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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