Biographie de Prosper Mérimée (1803-1870)
Né à Paris le 23 septembre 1803 dans une famille bourgeoise de peintres, Prosper Mérimée n'est pas baptisé, et restera fidèle, sa vie durant, aux convictions athées de ses parents. Il a étudié au célèbre lycée Henri IV, avant de se lancer dans des études de droit. Il est exempté de service militaire pour "faiblesse de constitution", et parvient à faire son entrée dans la vie mondaine et fréquente les salons parisiens. Il fréquente aussi Musset et Hugo, et rencontre Stendhal (Henri Beyle), de 20 ans son aîné, qui devient l'un de ses amis.
Le jeune homme voyage beaucoup en France et en Europe et apprend de nombreuses langues, en particulier le russe, l'anglais, le grec et l'arabe. Il publie d'ailleurs en 1825 et 1827des œuvres sous d'autres noms que le sien, ce que l'on qualifie encore de mystifications littéraires.
La Monarchie de Juillet assure une vie confortable à Mérimée. Ainsi, il entre dans la fonction publique en 1831. En 1834, il est nommé inspecteur général des Monuments historiques. Sa passion pour l'archéologie et son goût des voyages peuvent ainsi s'épanouir pleinement. Mérimée mène de nombreuses missions de restauration d'édifices, un thème que l'on retrouve dans La Vénus d'Ille. Les antiquités le passionnent, et il entretient des liens étroits avec des professionnels de ce milieu.
Par ailleurs, les nouvelles de 1837, 1840 et 1845 lui assurent un vrai succès. Il s'agit respectivement de La Vénus d'Ille, Colomba et Carmen. Cela lui permet aussi d'appuyer le genre de la nouvelle. Influencé par Walter Scott et Alexandre Pouchkine, Mérimée aime le mysticisme, l'histoire et l'inhabituel. Ses récits, où il fait preuve de pittoresque sont pleins de mystère et se déroulent à l'étranger.
Elu à l'Académie Française en 1844, Mérimée obtient dès 1853 de nombreux titres et honneurs, d'abord sénateur, puis détenteur de la Légion d'Honneur, en raison de ses liens étroits avec l'Empire (familier de Napoléon III et de son épouse Eugénie de Montijo). Il devient ainsi l'une des cibles des opposants à l'Empereur.
En 1856, il est atteint de graves troubles respiratoires. Dans les dernières années de sa vie, il se réfugie dans la ville de Cannes pour tenter de se soigner. Au mois d’août 1870, il s’oppose en vain à la chute du régime impérial français. Peu après, le 23 septembre 1870, Prosper Mérimée meurt à Cannes.
Bibliographie : Le Théâtre de Clara Gazul (1825), La Guzla (1827), La Jacquerie (1828), Le Carrosse du Saint Sacrement (1829), Chronique du règne de Charles IX (Roman, 1829), Mateo Falcone (1829), Notes de voyages (1835-40), La Vénus d'Ille (1837), Colomba (1840), Carmen (1845), Lokis (1869), La Chambre bleue (1872).