Le portrait

En quittant mon lycée vers 18 heures, j’ai croisé un clochard qui semblait jaillir de la terre. Il était âgé d’une trentaine d’années, de taille moyenne mais son visage était de ceux qui frappaient : une vieille casquette d’où surgissaient des touffes de cheveux qui n’avaient pas souvent vu de peigne ; mal rasé et sur ses grands yeux injectés de sangs, et encadrés par des sourcils touffus, se lisait une incroyable méchanceté. Ses grosses lèvres étaient bleues à force probablement de fumer. Sa bouche, qui dégageait une odeur forte et écœurante de l’alcool, présentait quelque chose de cruel en raison de ses dents cassées et cariées. La  balafre qui s’étalait en longueur sur sa joue gauche, garnie de points de suture, ajoutait à ma peur.

Il portait un jean déchiré qui cachait mal des genoux osseux, et un t-shirt qui laissait entrevoir un tatouage de cœur transpercé de flèche sur son avant-bras. J’avais une peur bleue et je tremblais comme une feuille quand je vis mon père avancer vers moi.

                                                           Nada BELHAJ

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Ajouter un commentaire

Anti-spam